Article dans le Monde du 12/12/23

« Si convaincant qu’on ne verra plus jamais l’entreprise comme avant. »

Merci Le Monde pour cette affirmation à propos de notre roman graphique « Hé Patron ! Pour une révolution dans l’entreprise » :
c’est exactement ce que nous voulions, vous faire changer de regard sur l’entreprise !

L’entreprise est une entité politique et il faut la démocratiser. Est-ce que cela suffira pour nous faire sortir de l’extractivisme qui épuise les humains et la planète? Probablement pas. Mais c’est une condition nécessaire.

Extraits de l’interview de Isabelle Ferreras dans Le Monde du 12/12 :

« Il y a une attente forte des travailleurs de pouvoir peser. Ce qui est grave, c’est d’en être étonné, d’ailleurs ! Il faudrait trouver étonnant que les citoyens au quotidien s’envisagent comme des citoyens au travail ? C’est à prendre très au sérieux, sinon on verra encore monter l’abstentionnisme et l’extrême droite qui sont, comme l’a montré l’économiste Thomas Coutrot corrélés à l’absence de démocratie au travail. »

« Il y a eu une opération d’« enfumage », qui a fait qu’on a réservé le terme d’« investisseur » à ceux qui apportent du capital, tout en les protégeant par la responsabilité limitée. Alors que tout ce qu’ils peuvent perdre, c’est la valeur de l’apport investi. Au contraire, ce qu’une travailleuse ou un entrepreneur met en jeu est colossal : son identité sociale, mais aussi sa santé, physique et mentale. »

« Le CSE ( la chambre des travailleurs) devrait se voir soumettre les mêmes questions que le conseil d’administration. Avec un droit de veto. Veut-on sous-traiter telle activité ou verser tels dividendes ? Veut-on de ce projet catastrophique pour la biodiversité de notre territoire ? Qui sera le ou la PDG ? Les travailleurs n’ont pas le pouvoir de se faire entendre sur ces sujets-clés ; 83 % des employés disent qu’ils souhaitent agir pour le climat dans le contexte de leur travail, mais… n’en ont pas le pouvoir. Il n’est pas raisonnable de poursuivre ainsi. Aux leaders syndicaux et politiques d’imposer dans le débat ce futur désirable qu’est l’approfondissement de la démocratie. »

La suite à lire dans Le Monde du mardi 12 décembre.